Le fauteuil Ghost de Kartell

Le fauteuil Ghost de Kartell

Le design d’un classique réinventé : l’audace transparente de Kartell

Tout le monde connaît Louis Ghost. Ou presque. Ce fauteuil iconique, imaginé par Philippe Starck pour Kartell, est bien plus qu’un simple siège en polycarbonate : c’est un manifeste de design, une audace esthétique devenue best-seller mondial. Quand le mobilier classique rencontre une technologie de pointe, cela donne un objet à la fois intemporel et furieusement contemporain. À tel point qu’on l’a vu trôner dans les intérieurs les plus divers, du salon parisien branché à la réception d’agence en open space chic. Simple effet de mode ou vrai tournant dans l’histoire du mobilier ? Décryptage d’un phénomène.

Une silhouette familière, un matériau révolutionnaire

Ce qui marque immédiatement avec le fauteuil Ghost, c’est cette silhouette directement inspirée du style Louis XVI. Dossier médaillon, accotoirs galbés, proportions classiques… Mais ici, pas de bois sculpté ni de tissu lourd. Kartell et Starck jouent la carte de la transparence avec un polycarbonate injecté en un seul bloc. Résultat ? Un objet qui semble flotter dans l’espace, presque irréel. D’où son nom de « Ghost », fantôme – transparent et insaisissable.

Le matériau, souvent utilisé dans l’automobile ou l’aéronautique, permet une résistance étonnante. Oui, ce fauteuil fragile en apparence est en réalité extrêmement robuste. On peut le poser aussi bien dans une salle à manger que sur une terrasse. Il résiste aux chocs, aux UV, et il se nettoie d’un coup d’éponge. Pas étonnant qu’il ait séduit autant les décorateurs que les familles nombreuses.

Un produit culte signé d’une marque innovante

Créée en 1949, Kartell s’est forgé une identité solide dans le design industriel. Spécialisée dans les objets en plastique de haute qualité, la marque italienne a toujours réussi à allier fonctionnalité et esthétisme. Le fauteuil Ghost, lancé en 2002, marque un tournant dans l’histoire de Kartell : il incarne à la perfection son ADN contemporain et novateur.

Starck, de son côté, n’est pas un inconnu. Connu pour ses créations avant-gardistes mêlant ironie, minimalisme et efficacité formelle, il revisite avec Ghost un classique du mobilier français en y insufflant une légèreté nouvelle. Un geste artistique autant que technique. Car réaliser ce fauteuil dans une seule pièce de plastique injecté est une prouesse de fabrication. Pas de vis, pas d’assemblage : juste une ligne pure, continue, limpide.

Pourquoi le fauteuil Ghost séduit autant ?

Le succès du Ghost ne tient pas qu’à son look. C’est sa grande polyvalence qui le rend irrésistible. Transparent, il s’intègre dans toutes les décorations. Minimaliste et silencieux dans un intérieur scandinave, il devient presque scénographique dans un décor baroque. Il joue sur les contrastes, capte la lumière, se fond dans le décor ou s’y oppose. Bref, il joue tous les rôles sans jamais voler la vedette.

Autre atout : son prix. Si Starck est un designer star, et Kartell une marque premium, le fauteuil Ghost est devenu accessible à un public large. On le trouve à environ 300 euros pièce, un tarif certes élevé pour une chaise, mais dans l’univers du design iconique, c’est presque une aubaine.

Du Ghost au Baby : quand l’icône devient familiale

Vous pensiez que le design était réservé aux adultes ? Détrompez-vous. Kartell a eu la brillante idée de décliner son fauteuil en version enfant : le « Lou Lou Ghost ». Une réplique miniature, parfaite pour une chambre de petit prince ou petite artiste. Là encore, robustesse et esthétique vont de pair, et les enfants en raffolent. C’est un best-seller dans les crèches design et les coins lecture des librairies parisiennes.

Plus qu’un simple produit, le Ghost devient un univers. Kartell a également développé différentes finitions : transparent, bien sûr, mais aussi blanc mat, noir opaque ou coloré. Des éditions limitées ont vu le jour, avec des motifs gravés ou des collaborations spéciales. Chaque déclinaison s’ancre dans une certaine esthétique, mais toutes partagent la même base : un équilibre parfait entre tradition et modernité.

Où trouve-t-on le fauteuil Ghost aujourd’hui ?

La réponse est presque partout. Design hotels, sièges d’agences de communication, plateaux télé… Sans oublier les intérieurs d’amateurs éclairés qui veulent injecter une touche de caractère à leur pièce. Ce fauteuil a franchi les frontières de l’objet fonctionnel pour devenir un élément culturel à part entière. Plusieurs musées de design l’exposent, notamment à Londres, Miami ou Milan.

On le retrouve aussi dans les vitrines des grandes enseignes comme Roche Bobois, Made in Design ou The Conran Shop, en ligne ou en boutique. Sur Instagram, il n’est pas rare de tomber sur un flatlay parfaitement mis en scène : une table minimaliste, une tasse de café, un coin de Ghost en arrière-plan. Il est devenu le symbole d’un certain art de vivre épuré mais stylé.

Un avenir tout sauf fantomatique

Avec l’intérêt revient une question : est-ce que le fauteuil Ghost est victime de son succès ? Est-il en passe d’être « trop vu » ? Peut-être. Mais c’est le propre des icônes d’être reconnues. Le secret réside dans la manière dont on l’intègre. Le revisiter, le détourner, l’associer à des éléments inattendus : canapé en lin froissé, tapis berbère, œuvres contemporaines sur fond brut… En le décontextualisant, on lui donne une nouvelle vie.

Et puis, il faut reconnaître que peu d’objets naviguent aussi bien entre les styles – un exploit dans un monde où les tendances filent à la vitesse d’un scroll. Le Ghost, lui, ne semble pas vieillir. Une qualité rare qui en dit long sur la pertinence du design et la vision de Kartell.

Quelques idées d’intégration réussie du Ghost

Vous voulez l’ajouter à votre intérieur mais hésitez encore ? Voici quelques idées :

  • Autour de la table à manger : Mixez-le avec d’autres chaises plus épaisses pour casser la rigidité stylistique.
  • Derrière un bureau minimaliste : Il disparaît presque, laissant toute la place à votre créativité.
  • Dans une entrée : Idéal pour poser un sac ou s’asseoir sans surcharger l’espace.
  • Dans une chambre : En guise de coiffeuse ou simplement comme touche déco chic et pratique.
  • En extérieur : Terrasses, balcons, patios : il résiste parfaitement aux éléments climatiques.

Et pourquoi pas détourner les usages ? On a même vu certains les empiler pour créer une installation artistique dans une galerie d’art contemporain.

L’objet parfait n’existe pas… ou presque

Certes, tout n’est pas parfait. Certains lui reprochent un confort un peu rigide à long terme (ce n’est pas un fauteuil lounge, après tout). D’autres pointent du doigt les micro-rayures qui apparaissent avec le temps, surtout sur les modèles transparents. Mais ces petites imperfections font aussi partie de sa vie. Il se patine, comme un jeans ou un cuir bien travaillé. À chacun d’en faire un compagnon de quotidien, pas un simple objet de vitrine.

En fin de compte, le fauteuil Ghost de Kartell est un exemple frappant de ce que le design peut produire lorsqu’il sort des sentiers battus. À la fois accessible et artistique, technique et émotionnel, il justifie son statut d’icône.

Et vous ? Dans quelle pièce de votre maison le feriez-vous « apparaître » ?